Vous connaissez tous ce dessert succulent et typiquement français, le millefeuille. Mais savez-vous qu’il symbolise aussi la superposition de couches administratives qui rendent les Français complètement dingues par leur complexité et bureaucratie excessive?
Contrairement à la pâtisserie, ce millefeuille administratif est hautement indigeste. Malheureusement, il sert également de prétexte à certains élus peu consciencieux à se dégager habilement de leurs responsabilités.
Force est de constater, que la répartition de la gestion des affaires qui touchent le quotidien des citoyens entre mairie, agglomération, syndicats, département, région et Etat a de quoi laisser perplexe.
Néanmoins, il est quand même inconcevable de se cacher derrière cet imbroglio administratif et de renvoyer les citoyens systématiquement vers une autre instance.
Jugez-en par vous mêmes :
- Le service de ramassage des déchets ne fonctionne pas correctement, le maire s’empresse d’expliquer que cette “compétence” est gérée par l’agglomération. Mais qui représente les citoyens dans cette instance avec six autres élus de sa majorité et perçoit même une indemnité pour cela : c’est bien le maire.
- Un incident provoque des coupures d’eau dans de nombreux quartiers de la ville, le maire vous explique que ce n’est pas lui qui s’occupe de l’eau mais la régie de la Provence verte, une émanation de l’agglomération; mais qui nous représente au conseil d’administration de cette régie? C’est encore le maire
- Des problèmes financiers mettent en péril l’EHPAD: le maire nous explique que cet établissement est géré à part. Mais qui préside le conseil d’administration dont dépend l’établissement et valide les comptes? C’est encore le maire.
- La piscine municipale n’ouvrira pas à temps pour permettre aux écoliers d’apprendre à nager? Allez voir l’Éducation nationale qui a décidé quelles classes pourraient bénéficier de la solution de secours à la piscine de Brignoles et qui restera sur les carreaux. Mais qui est responsable de cette situation? Encore le maire.
- Des quartiers entiers ne bénéficient pas de ramassage scolaire – ce n’est encore pas lui, c’est l’agglomération.
- La sécurité routière laisse à désirer dans les quartiers – c’est toujours pas lui, c’est le Département.
Alors oui, le millefeuille administratif existe et rend les choses compliquées pour tous, élus et administrés. Mais lorsqu’on est un élu responsable, on sait quelle administration gère quel problème et on aide ses concitoyens, qui n’ont pas forcément cette connaissance fine des rouages de l’administration, en faisant le lien et en portant leur voix. Ce pourquoi, en somme, on a été élu.
