Le prix de l’eau à Saint-Maximin – une politique antisociale et antiécologique

Une augmentation de tarifs inédite votée à deux reprises par la majorité

Le 21 juin 2022, la majorité municipale a voté par 20 voix contre 13 la résolution 48 autorisant Monsieur le Maire à demander à la Communauté de Commune de la Provence Verte d’augmenter les tarifs du service public de l’eau potable.

Plus dans le détail, non seulement les tarifs étaient modifiés à la hausse mais aussi leurs différents seuils d’application. La tarification précédente était progressive, avec un premier seuil de 0m3 à 120m3, puis de 120m3 à 240m3 et enfin au-delà de 240m3. La nouvelle tarification ne prévoit que deux seuils, en dessous de 30m3 et un second seuil au-delà.

À aucun moment lors des délibérations n’ont été abordés les éléments de détermination des nouveaux tarifs. Par définition, dépenses et recettes des services publics s’équilibrent. Ainsi, la construction des prix repose tout simplement sur une estimation au plus près des coûts de production, de consommation d’une part et d’autre part d’une prévision des investissements nécessaires pour la maintenance ou l’accroissement du réseau. Que nous dit Monsieur le Maire à ce sujet ? Il répète à l’envi que le budget EAU est excédentaire (au point de lui permettre de verser enfin à la Communauté d’agglomération une partie des excédents des années précédentes qui auraient dû l’être depuis plus de deux ans). Il répète aussi à l’envi que la précédente municipalité n’avait pas établi de schéma directeur des investissements à réaliser. Il explique aussi qu’avec l’aide des services de la Communauté d’agglomération il établira début 2023 un plan pluriannuel d’investissement. 

Face à un budget excédentaire et un schéma directeur inexistant ou à créer, il est à craindre que ces nouveaux tarifs soient le fruit d’une intuition du maire, plutôt que d’une estimation solide et réfléchie. Nous avons déjà l’exemple de l’intuition du maire sur l’évolution des taux d’intérêt qui l’a emmené à souscrire un emprunt qui coûte très cher à la ville. On aurait aimé plus d’éléments qu’une simple intuition, surtout sur des sujets aussi importants pour le portemonnaie des contribuables.

La majorité a confirmé ce vote, lors du conseil municipal du 12 décembre, lors duquel l’opposition avait demandé de revenir aux anciens tarifs.

Les nouveaux tarifs méprisent à la fois la politique sociale et la dimension écologique de la consommation d’eau

Selon la majorité des organismes statistiques, la consommation moyenne annuelle d’eau par adulte s’établit entre 50m3 et 60m3 et moitié moins pour un enfant. Ainsi, semestriellement, la consommation d’un foyer avec 2 enfants s’établit en moyenne à 90m3, celle d’un foyer avec 4 enfants à 120 m3 (équivalent à un seuil des anciens tarifs). Le nouveau seuil, lui, de 30m3 satisfera uniquement les personnes seules. Chacun appréciera ainsi la dimension sociale d’une telle mesure !

A défaut d’intégrer une dimension sociale, on pouvait s’attendre à une ambition « écologique » à cette nouvelle tarification (ambition jamais évoquée par M. Le maire lors des débats) visant à une plus grande maîtrise des consommations. Eh bien, non !

Un calcul simple démontre que si vous consommiez beaucoup, vous serez moins touché par les nouveaux tarifs :

Pour un foyer consommant 75m3 par semestre, la facture va augmenter de près de 51% contre 30% si vous consommiez 300m3 !

Une gestion du service calamiteuse depuis deux ans

2022 aura aussi été l’année où, faute de moyens suffisants accordés au service de l’eau, ni les relevés ni les factures intermédiaires n’ont été établis ! Avec toujours la même intuition, dans le louable souci de ne léser personne, il a été décidé d’une facturation annuelle avec doublement des seuils de tarifs (0 à 240, 240 à 480 et au-delà de 480 M3). Cela aurait pu être une bonne idée mais chacun sait que la consommation d’eau n’est pas linéaire en cours d’année ainsi, selon de nombreux organismes statistiques, la période d’octobre à fin mars représente 40% de la consommation annuelle. Nul besoin d’exemple ici pour comprendre que les « gros consommateurs » d’été ont été les bénéficiaires de cette nouvelle intuition !

Monsieur le Maire, il est à craindre que soudainement un éclair de lucidité sur vos compétences en matière de gestion du service de l’eau vous ait conduit à transférer la gestion à la Communauté d’agglomération. Pour nous c’est une fuite en avant, le rôle des élus n’est pas d’abandonner face aux difficultés mais bien d’affronter les situations avec courage et de trouver les bonnes solutions en s’appuyant sur de réelles et concrètes évaluations, ce qui hélas sur ce dossier comme d’autres ne semble pas être le cas.

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